Thomas Fersen – Chez Toi lyrics
C'est gentil chez toi, et depuis un mois
Que tu me reçois, ben, je m'aperçois
Que c'est un peu mon toit, que les choses me tutoient.
Elles parlent de moi, elles parlent de toi.
Depuis le bahut breton jusqu'à la commode
Me revient tout un feuilleton en dix épisodes.
Sur cette vieille marquise toute défoncée...
La première nuit fuit exquise, pas moyen d'pioncer.
Je voulais reprendre mon souffle, rev'nir à la vie.
En me traitant de pantoufle, tu m'as poursuivi.
Tu m'as rejoint sur ce pouf, plutôt mort que vif...
Je n'ai pas eu l'temps d'dire ouf, j'étais dans tes griffes.
Ce fauteuil à grand dossier, brodé d'une rose
Fait partie des initiés, il sait quelque chose.
Nous avons notre secret, chaise de jardin...
Et ce petit tabouret est un vieux copain.
Depuis qu'j'ai jeté le masque d'honnête plombier
Il a supporté nos frasques, ton pauvre sommier.
Jusqu'à cette nouvelle bourrasque, vendredi dernier...
Où tu m'as laissé mou et flasque dans ton pigeonnier.
C'est gentil chez toi, et depuis un mois
Que tu me reçois, ben, je m'aperçois
Que c'est un peu mon toit, que les choses me tutoient.
Elles parlent de moi, elles parlent de toi.
Mais pas assez à mon goût, car je le sens bien.
Elles ne me disent pas tout, et l'envie me vient
De fouiller dans tes affaires pendant ton absence...
Tant pis si j'vais en Enfer où à la potence.
Je soulève le matelas, j'ouvre les tiroirs.
Je plonge et je fais un plat dans l'eau du miroir.
J'ouvre ton journal de bord, quel calendrier...
Anatole, Alphonse, Hector, je n'suis pas le premier !
J'interroge ton cal'pin, j'essaye tes bas.
Je mélange Arsène Lupin et Ali Baba.
Et puis soudain, je sursaute, comme pris en faute...
Mes yeux se posent sur toi... Dans un cadre en bois.
Je m'allonge sur le lit, rongé de remords.
Lui aussi est démoli, il n'a plus d'ressorts.
Ca me rend neurasthénique, ces antiquités...
Vaudrait mieux plier boutique et puis tout quitter.
Mais c'est gentil chez toi, et depuis un mois
Que tu me reçois, ben, je m'aperçois
Que c'est un peu mon toit, que les choses me tutoient.
Elles parlent de moi, elles parlent de toi.